Le déjeuner sur l’herbe

Dimensions : hauteur 24 cm largeur et profondeur 16cm


Matériaux : faïence 321B peinte à l’engobe de couleurs fortes


Année : 2024

Cette sculpture est née d’une recherche autour de l’abstraction et de la déconstruction des formes, inspirée librement d’une gravure de Picasso revisitant Le Déjeuner sur l’herbe de Manet. L’enjeu était de retranscrire en volume les distorsions et les jeux de perspectives qui caractérisent cette œuvre graphique.

L’ambiguïté du visage, à la fois de profil et de face, crée une perception troublante, jouant sur la dualité des points de vue. Les cheveux, tantôt marron au-dessus de la tête, tantôt jaunes sous le visage, perturbent notre lecture et invitent à une réflexion sur la déconstruction des couleurs et des volumes.

Le bras droit chez Manet devient un bras gauche dans cette version, tandis que le bras gauche, inexistant dans l’œuvre de Manet, est ici plaqué le long du corps. De même, le postérieur du personnage semble décalé, défiant la logique anatomique classique. Les pieds, démesurément grands, donnent l’impression d’être vus à travers une loupe, renforçant l’effet de distorsion.

Enfin, le soulignement des contours par des traits noirs, comme dans une gravure, associé à un choix de couleurs audacieux, accentue cette dynamique. Ce jeu d’équilibre entre abstraction et figuration donne à l’ensemble une certaine harmonie qui ne laisse pas indifférent.

J’aime beaucoup cette approche, qui interroge notre perception du corps et de l’espace, tout en rendant hommage à l’audace du travail de transformation visuelle.